Pokémon Soleil/Lune - Critique


Pokémon Soleil/Lune, entre tradition et modernité



Derrière ce titre de la non-inspiration complètement assumée, je veux parler du dernier jeu Pokémon et de comment il est parvenu à garder ce qui faisait le succès de cette licence il y a 20 ans déjà tout en innovant suffisamment pour rendre le jeu toujours aussi accessible et agréable pour un public varié, des simples joueur•se•s occasionnel•le•s aux hardcores compétiteurices.

Cet article spoile peu, mais montre quelques des Pokémons ou des fonctionnalités que vous voudrez peut-être découvrir par vous-même.


La licence Pokémon



Je vais faire un rapide retour sur l'histoire de la licence Pokémon, afin de situer le jeu dans son contexte.

Pokémon est créé en 1996 sur Game Boy, par Satoshi Tajiri et sa société Game Freak et est édité par Nintendo.
Satoshi Tajiri (qui par ailleurs est autiste), faisait quand il était jeune la collection d'insectes, ce qui l'inspira quand il imagina ces petites bestioles traversant le cable "Link" des Game Boy (qui permet à deux consoles de se connecter). Les insectes devinrent des "Pocket Monsters" (des "monstres de poches"), qui fut raccourci plus tard en "Pokémon" et furent dessinés par Ken Sugimori, un ami de Tajiri.

"Pocket Monsters Vert et Rouge" sort dans un premier temps uniquement au Japon en 1996, où il a un succès retentissant, ce qui pousse à le faire sortir des frontières et à l'adapter en série animé, films et en cartes à jouer et à collectionner (j'en ai déjà parlé ici). Pokémon Rouge et Bleu sort donc en 1998 en Amérique du Nord et Australie, puis en Europe en 1999, où elle connait le succès qu'on lui connait.


Le logo de Pokémon (toujours d'actualité mais qui commence à vieillir)

Le principe est simple : capturer des Pokémons pour les mettre dans son équipe, les entraîner pour les rendre plus puissants et les faire évoluer, afin de pouvoir affronter d'autres dresseurs de Pokémons.
Le jeu part du principe de base des RPGs japonais avec une équipe à maîtriser pour vaincre ses adversaires, mais y rajoute le côté aguicheur de collectionner les 150 bestioles et plus que l'on peut trouver sur Kanto, le continent imaginaire où se déroule le premier jeu.

Le succès de la licence encourage à aller plus loin et en 2000 sort la deuxième génération (avec Pokémon Or, Argent et Cristal), avec 100 nouveaux Pokémons et prend place dans un autre lieu avec une autre intrigue.
Le modèle est reproduit à nouveau avec la troisième génération (Pokémon Rubis, Saphir et Émeraude) en 2003, la quatrième (Pokémon Diamant, Perle et Platine) en 2006, la cinquième (Pokémon Noir et Blanc) en 2010 et la sixième (Pokémon X et Y) en 2013, chaque génération apportant quelques changements, des nouveaux Pokémons, personnages, intrigues et lieux.
En plus des nouveaux jeux, des remakes des jeux précédents sont sortis, comme Pokémon Rouge Feu/Vert Feuille en 2004 ou plus récemment Pokémon Rubis Omega/Saphir Alpha en 2014.
Bien que ces jeux soient des exclusivités des consoles portables de Nintendo, d'autres jeux s'éloignant du principe de base sont également sortis sur d'autres plateformes, comme Pokémon Stadium, Pokémon Colosseum et plus récemment, Pokémon Go, dont j'ai déjà parlé sur ce blog.

Tous les pokémons des 6 générations précédentes - Source
La franchise Pokémon est un succès commercial, vidéo-ludique et culturel, qui a marqué le monde entier de la fin du second millénaire et du début du troisième.

La pokémania est aujourd’hui toujours présente (même si peut-être plus aussi forte ?) et atteint un public varié : de celleux qui découvrent la licence en cours de route aux "fidèles" de la première heure.

La licence se faisait cependant petit à petit oublier, jusqu'à la sortie de Pokémon Go, le jeu gratuit sur portable en réalité augmentée, qui a beaucoup fait parler de lui.
Mon avis sur Pokémon Go, même si j'ai surtout pris sa défense dans cet autre article, est qu'il est intéressant parce que relativement accessible (gratuité et plateforme possédée par beaucoup sur toute la Terre) et propose un concept original (même si ce n'est pas le premier à le faire), mais qu'il lui manque un peu l'"esprit Pokémon", seule la capture des bébêtes étant possible (pas d'échanges, pas de système de combat intéressant).

Heureusement, la licence Pokémon ne s'est pas limitée aux jeux pour portables et est récemment revenue en pleine forme avec le dernier jeu : Pokémon Soleil et Lune.




Pokémon Soleil et Pokémon Lune


Le 18 novembre 2016 (et le 23 pour l'Europe) sont finalement sortis Pokémon Soleil et Pokémon Lune (Sun/Moon en anglais eポケットモンスター サン・ムーン en japonais). Comme à chaque génération, on y retrouve de nouveaux pokémons (81 Pokémons, ainsi que des formes différentes de pokémons déjà existants), un nouveau continent, Alola (inspiré de Hawaï), de nouveaux personnages, de nouvelles fonctionnalités et techniques de combats.


La jaquette française des deux versions de Pokémon S/L - Source

La licence reprend la division en plusieurs jeux présente dans chaque génération en deux versions : Pokémon Soleil et Pokémon Lune, qui sont les même jeux avec quelques spécificités et exclusivités dans chacun, notamment les pokémons légendaires représentés sur les boîtes de jeux.
Une division qui encourage l'échange entre joueur•se•s et qui, au passage, pousse les collectionneurs ou les inattentifs à acheter deux fois le jeu.

Synopsis :

Vous incarnez un•e jeune personne de 11 ans qui arrive à Alola, un archipel de 4 grandes îles, en compagnie de votre mère et vous vous lancez dans le "Tour des Îles", une suite d'épreuves traditionnelles durant lesquelles vous devrez relevez différents défis à l'aide de vos pokémons. 
Vous rencontrerez lors de votre périple les voyous de la Team Skull, des gardiens des îles, un curieux pokémon dans un sac, des créatures venues d'autres dimensions, et bien d'autres choses encore...
Vous serez accompagné•e•s par plusieurs personnages, comme le (très) enthousiaste Tili, la décorative Lilie (on y reviendra...) ou le mystérieux catcheur professeur Euphorbe.


Les personnages principaux - Source

Review



Gameplay :

Comme dans tous les jeux Pokémon, le gamplay consiste à vous balader sur la carteexplorer les différentes îles, rencontrer des pokémons sauvages que vous pouvez capturer, ajouter à votre équipe et les envoyer combattre d'autres pokémonsaffronter d'autres dresseur•euse•s de pokémons qui vous attendent patiemment là où les développeur•euse•s les ont placé•e•s, à passer les épreuves (l'équivalent des arènes des générations précédentes) jusqu'à pouvoir atteindre la Ligue Pokémon, pour devenir "Maître Pokémon".

La collection de pokémons et les combats sont ce qui font tout l'intérêt du jeu.
Les combats se déroulent sur une version élaborée de Pierre-Feuille-Ciseau : chaque pokémon a un ou deux types qui le rend sensible ou résistant à certaines attaques d'autres types. La trinité habituelle des starters (les pokémons de départ), Eau-Feu-Plante, l'eau battant le feu, qui bat la plante, qui bat l'eau, est respectée.
Le système de combat de Pokémon marche très bien et demande un vrai effort de réflexion, de prise en compte de la puissance et effets des attaques, des types des pokémons, de leurs objets, leurs talents, leurs statistiques, etc.

La collecte des pokémons offre un challenge supplémentaire au scénario nous menant jusqu'à la fin du jeu, puisque obtenir tous les pokémons est relativement compliqué mais suffisamment accessible pour toute personne prête à y prendre le temps, contrairement à la collecte de pokémons chromatiques (des versions extrêmement rares des pokémons), qui elle prend des heures et des heures, et est à réserver aux expert•e•s.
De la même façon, les combats peuvent atteindre un niveau de la difficulté bien supérieur et bien plus intéressant lorsqu'on s'intéresse aux affrontements en ligne, où le niveau de certains joueur•se•s demandera que vous preniez du temps pour optimiser votre équipe, leurs attaques et statistiques. 
Le potentiel d'e-sport et de compétition de ce jeu n'est pas à négliger et c'est personnellement ce que je trouve de plus intéressant.


L'interface de combat est simplifiée

Ce qui fait que ce jeu marche (au-delà du succès dans sa communication et l'exportation internationale transmédia) c'est que son gameplay tient le route et permet de jouer à différents niveaux, de différentes manières.
Le jeu parvient à être jouable par des novices comme par des joueur•se•s confirmé•e•s.
Et si jamais vous avez fini 30 fois le jeu, avez tous les pokémons en version normale et en shiny et vous ennuyez en multijoueur, vous pourrez toujours vous lancer dans les défis hardcore créés par la communauté, comme le Nuzlocke Challenge.

Attention, je parle en tant que joueur•se assez expérimentæ de Pokémon, peut-être que pour des débutant•e•s, le jeu sera plus compliqué. Je pense qu'il est, au moins dans sa première partie (mais pas forcément en fin de jeu) abordable par tous, notamment parce que le joueur•se est assez guidé•e, que ce soit dans la progression ou lors des combats.
Cependant, j'imagine que pour de très jeunes joueur•se•s, iels peuvent avoir du mal à se lancer. 
C'est un jeu qui demande certaines capacités de lecture, de compréhension, de calcul et de logique. Réfléchissez y à deux fois avant d'acheter le jeu, notamment à une enfant qui n'aura pas forcément ces capacités (bien que le jeu peut être un moyen de les acquérir).


Graphisme :

Rien à reprocher au jeu sur ce niveau là.
Les graphismes sont bons même si pas énormément poussés. Mais quel intérêt quand c'est sur une petite console portable ? Ce qu'on a est totalement suffisant et moi qui ai parfois du mal à trouver les jeux DS jolis n'ais pas eu de problème avec celui-ci.
Le très bel archipel d'Alola - Source
Au contraire même, alors que Nintendo a annoncé que les joueur•se•s évolueraient dans un environnement complètement rendu en 3D (avec de la vrai profondeur), j'avais un peu peur que les limitations techniques poussent le jeu à devenir moins beau. Mais il n'en est rien.
Le jeu est très coloré, très vivant et les paysages sont jolis (peut-être moins variés que dans les générations précédentes ?). On se sent bien à Alola.
Par contre, le jeu est parfois ralenti. J'ai eu par moments des petits coups de lag, sans doute dû aux chargement des animations mais rien de bien méchant.

Rien à redire sur le design des pokémons. Je sais que ça ne fait l'unanimité, que certain•e•s trouvent que les premiers pokémons étaient les seuls à avoir du sens et que les nouveaux ne ressemblent à rien.
Personnellement, je les trouve toujours aussi bien, peut-être même mieux (pour citer quelques-uns de mes designs préférés : les starters et leurs évolutions, Rocabot, Trépassable, Mimiqui, Sinistrail, Malamandre, Guérilande, les légendaires...), même si peut-être un peu moins beaux que ceux de la génération précédente. Quand aux Ultra-Chimères, elles sont pour le moins... originales.
On peut peut-être critiquer le manque d'inspiration sur certaines apparences ("c'est juste un animal/objet transformé en pokémon" est une critique récurrente), mais bon, avec plus de 800 pokémons, on peut comprendre qu'ils ne soient pas tous aussi intéressants les uns que les autres.

Vous pouvez choisir de démarrer avec Brindibou, Flamiou et Otaquin.
Qui avez-vous choisi ? Moi, c'était Brindibou !

La présence de formes différentes ("forme Alola") de pokémons pré-existants est assez discutée : certain•e•s adorent le concept, d'autres pas du tout.
L'idée, c'est que le climat de certaines zones d'Alola poussent des pokémons présents sur d'autres continents à s'adapter pour prendre une forme différente (et changer de types).
Par exemple, Tadmorv perd sa couleur boue grise pour se parer des couleurs de l'arc-en-ciel et gagner le type ténèbres (?) ou Feunard perd le type Feu et devient un magnifique renard polaire d'Alola de type Fée/Glace.
Je trouve que le concept a du sens et qu'il apporte encore plus de diversité dans le style des pokémons. Cependant, je trouve bizarre que cela concerne uniquement les pokémons de Kanto (le continent de la première génération), qu'on voit déjà très souvent dans chaque génération. Quid des autres générations ?



À propos de la musique, je dois préciser que je ne suis pas toujours très fan de celles de PokémonElles ne sont pas mauvaises, mais à mon avis pas très intéressantes, en tout cas pas du niveau de ce qu'a pu nous offrir le jeu vidéo.
Cependant, j'ai trouvé la musique de Pokémon S/L mieux que celle des autres opus, sans non plus être une révélation. En tout cas, elle marche plutôt bien avec l'univers.


L'histoire :

Je ne vais pas spoiler mais j'ai trouvée l'histoire plutôt bien, peut-être parce que moins prise de tête et plutôt simple. 
On ne parle pas de sauver le monde ou même d'arrêter les (pas vraiment) méchants de la Team Skull (même si d'autres plans d'autres antagonistes devront être déjoués). La progression est basée sur la visite touristique des îles, donc on a plus l'impression d'être un•e touriste en vacances qui botte quelques fessiers sur son passage, que d'être l'Élu•e tant attendu•e de je ne sais quelle vieille prophétie. C'est un choix qui me plait, pour une fois qu'on joue autre chose qu'un héros qui vient sauver le monde menacé par un grand démon maléfique. D'autant que le fait d'être constamment accompagné•e nous fait nous sentir moins seul•e et toujours intégré•e dans l'histoire.

Le scénario est généralement plutôt secondaire, pas forcément dans la conception du jeu, mais dans la manière dont les joueur•se•s y jouent. On parcours l'univers tapant sur un pokémon et en attrapant un autre sans faire vraiment attention au déroulement de l'histoire.
Pokémon S/L n'échappe pas à la règle, malgré le fait que le jeu ait une progression très guidée et linéaire.

C'est un jeu faussement à monde ouvert, puisque bien qu'on soit libre d'aller où on le souhaite, le jeu nous pousse à suivre un chemin très rectiligne, île par île, route après ville, le tout justifié par le scénario nous encourageant à faire le "Tour des îles" afin de remporter chaque épreuve. Cette linéarité en devient même absurde lorsque les chemins alternatifs se retrouvent bloqués par un pokémon ou par une barrière qui ne s'ouvre que lorsqu'on a passé l'épreuve correspondante (ce qui signifie que les habitant•e•s d'Alola ne peuvent pas non plus emprunter ces chemins tant qu'iels n'ont pas passé les épreuves ?!).

On va d'événement en événement, tenu•e•s par la main, suivant le rythme de l'histoire sans pouvoir faire de pause ou se balader plus librement. Si vous vous laissez entraîner par l'histoire, ça passera, mais on regrettera la possibilité d'explorer à son rythme en suivant son propre chemin.

Malgré sa linéarité, le parcours qu'on nous fait suivre est intéressant et l'histoire plutôt entraînante. Si on prend le temps de profiter du scénario, on peut compter sur une durée de vie d'environ 30 heures pour devenir maître de la Ligue Pokémon et finir le jeu. Donc si vous jouez pour l'histoire, vous aurez quand même de quoi faire !




Les personnages :

Vous rencontrerez lors de votre périple de nombreux personnages hauts en couleurs.

Le professeur Pokémon, Euphorbe, a une apparence et une personnalité assez différentes des anciens : il est plus jeune, il est moins sérieux, il se ballade avec une chemise tout le temps ouverte sur son torse nu (?!) et une casquette arc-en-ciel. Il est très actif et vous accompagne pendant une bonne partie du trajet. Il a parfois une attitude un peu trop fatigante et lourdingue, par contre (je sais pas pour les avatars masculins, mais il appelle tout le temps les avatars féminins "la miss", c'est énervant).


Les trois PNJ qui vous guideront lors de votre aventure - Source
Il est accompagné (en fait pas vraiment) de son assistante, Lillie, qu'on rencontre très tôt dans l'aventure puisqu'on doit la sauver (plus précisément, sauver "Doudou", son pokémon qu'elle tente de cacher dans son sac) dès le début.
Alors, j'aime bien son personnage, mais pour ce qu'il aurait pu être plutôt que pour ce qu'il est : c'est l'éternelle princesse en détresse, elle nous accompagne pendant la majorité de l'aventure, nous attendant à des points stratégiques et permettant de soigner nos pokémons, mais s'arrange toujours pour se mettre dans des situations où læ joueur•se doit la sauver. Elle n'aime pas voir les pokémons s'affronter (il vaut mieux éviter de réfléchir à si ce que l'on fait dans Pokémon est éthique ou pas, ou on risque fort de ne jamais y jouer) et n'est donc pas une dresseuse, mais cela justifie apparemment le fait de n'avoir comme utilité, le simple fait d'être un checkpoint à atteindre (et à sauver).
Au cours de l'aventure, son personnage est censé évoluer mais dans les faits, elle attache juste ses cheveux et continue à simplement accompagner le joueur. On découvre des choses sur elle qui la rendent importante dans le scénario, mais qui rendent encore plus frustrant qu'elle fasse si peu.

Tili, c'est le personnage sympa qui en fait toujours trop. Vraiment trop, quand même, au point d'être un peu épuisant. Il ne vous accompagne pas vraiment, puisqu'il fait lui aussi le "Tour des Îles" en même temps que vous dans une petite compétition amicale. Il prend tout à la légère, est toujours de bonne humeur, a tout le temps faim. Il serait rigolo si ce n'était pas poussé à l'extrême, là, il est juste un peu fatigant. Par contre, j'aime bien le fait que ce soit un ami plutôt qu'un rival.


J'aime beaucoup leur design, par contre - Source
On rencontre également lors de notre aventure des "méchants", la Team Skull, qui sont... euh, des racailles ? des voyous ? des bandes de jeunes ? Leurs motivations et objectifs sont pas très clairs... Iels font quelques trucs de méchants, mais globalement sont assez inoffensifs, on dirait que c'est juste des jeunes avec un peu trop de temps libre... Leur arrivée est annoncée par un rap (volontairement ?) de mauvaise qualité qui remplace la musique enjouée d'Alola, comme si c'était des parasites qui venaient gêner tout le monde. Je ne sais pas si Game Freak veut faire passer un message en en faisant les méchants du jeu, mais moi je les trouve plutôt cools.

Il y a un autre groupe de "méchants", mais je ne dirais pas lequel puisqu'il s'agit d'une organisation secrètement "maléfique" (vous vous douterez que tout ne sera pas tout blanc chez eux dès la première rencontre). Là encore, le fait que les scénaristes aient choisis ce groupe là pour être des méchants me laisse assez sceptique...


Quelques-uns des capitaines d'épreuves - Source
Les maîtres d’arènes sont dans cette version sont des capitaines d'épreuves. Iels vont vous faire passer des petites épreuves plus absurdes et rigolotes les unes que les autres (il y aura parfois des combats). Iels ont des personnalités et apparences assez différentes, ce qui les rends plutôt appréciables. Ce sont elleux qui vous remettront les Cristaux Z du type qui leur est associé.

Enfin, le reste des PNJs (personnages non jouables) me laisse toujours aussi sceptique. Pour Game Freak, les personnages secondaires doivent rester constamment coincés dans un métier, un stéréotype ou une occupation, ce qui rend ces personnages peu intéressants.
C'est d'autant plus gênant que ces personnages sont généralement très stéréotypés, notamment en fonction de leur genre. En deux phrases, on a pas le temps d'apprendre grand chose sur les dresseurs ou simples passants, autre que monsieur veut devenir le meilleur dresseur (rêve détruit quand læ joueur•se l'écrasera) ou que madame espère que monsieur le remarquera. Je force un peu les traits, mais c'est quand même souvent comme ça.
Sans avoir à développer beaucoup leur personnalité, on peut avoir des PNJs qui ont l'air humain•e•s et d'être autre chose que du décor en leur mettant un peu plus de variété dans les dialogues.
Mais ça n'a jamais été le fort de Pokémon et je ne pense pas que ça vienne de la traduction française...

On appréciera en revanche les efforts pour un peu plus de personnalisation de l'avatar, qui pourra notamment être de 4 teints de peau différents, ne limitant plus læ joueur•se à incarner un avatar blanc. En revanche, le genre est toujours binaire et a une influence les mots utilisés par les autres personnage (j'ai déjà parlé du "miss" paternaliste bien relou).


Les nouveautés :

Cet opus a été l'occasion pour la licence d'amener quelques évolutions bienvenues.

Les combats sont plus accessibles aux nouveaux joueurs, notamment avec les résistances et faiblesses des attaques indiquées dans le menu, ainsi qu'un raccourci pour afficher les dégâts et effets de ces attaques.
Ça a fait râler des vieux de la vieille qui connaissent la table des types par cœur mais franchement, je vois pas trop le problème. Plus besoin de jouer avec des onglets ouverts pour checker l'efficacité de son attaque (je sais pas vous mais j'ai toujours un doute autour des types Psy/Ténèbres/Spectre). On simplifie aussi l'accès aux pokéballs dès l'interface de combat (touche Y), car les sacs sont toujours aussi peu pratiques.


Depuis le temps qu'on attendait
quelque chose comme ça... - Source
Les Capacités Spéciales (CS) ont enfin disparues et sont remplacées par des montures qui font le même travail. Plus besoin de traîner des pokémons mules qui encombrent l'équipe pour aller sur l'eau, casser un rocher ou s'envoler, appuyez juste sur Y pour invoquer une Poké Monture. Bon, on passera sur le respect des lois de la physique (et encore une fois, éthiques) qui nous font transporter 8 Poké Montures qui n'apparaissent que lorsqu'on les appelle. C'est bien trop pratique pour pinailler sur des détails comme ça.

Les capacités Z ont fait leur apparition et rééquilibrent un peu le jeu en permettant à plus de pokémons d'être un peu plus puissant : équipez un cristal Z (que vous gagnez lors des épreuves) à un pokémon connaissant une attaque du même type et il pourra l'utiliser une seule fois par combat pour lancer une attaque bien plus puissante.
C'est très (trop ?) pratique pour passer les quelques dresseurs qui vous mettront un peu en difficulté mais permet surtout d'apporter plus de diversité dans la construction d'une équipe.
On regrettera en revanche que les méga-évolutions ne soient pas (ou presque) exploitées dans le jeu, alors qu'elles avaient été une nouveauté bienvenue dans la génération précédente.

Le Poké-Loisir est une fonctionnalité qui permet de regrouper tout ce qu'il y a de moins fun dans Pokémon, le farming de baies, d'objets divers et d'autres occupations pour les pokémons stockés dans le PC. Du coup, c'est toujours aussi ennuyant, mais au moins tout est rassemblé en un endroit accessible par le menu, plus besoin de traverser tout le continent pour farmer ses petites baies.

D'autres nouveautés n'apportent pas grand chose.
La Place Festival n'est pas du tout intéressante (hors d'être le moyen d'accès au multijoueur) et les quêtes mondiales communes sur lesquels tous les joueurs peuvent coopérer font de gros flops.
Le format de combat introduit, la "Battle Royale" (4 joueurs en 1v1v1v1), n'est pas vraiment jouable, en tout cas, pas de manière stratégique.

Mais on regrettera surtout que ces quelques innovations ne soient pas plus nombreuses ou plus poussées.
La formule de Pokémon fonctionne encore, mais pour combien de temps ?



Conclusion



Finalement, Pokémon Soleil/Lune est tout ce qu'on attendait d'un jeu Pokémon, sans plus ni moins.
Le jeu a évolué avec son temps, continuant de nous proposer de nouvelles aventures, de nouvelles fonctionnalités, de nouveaux pokémons et c'est a priori tout ce qu'on attend de lui.

Pokémon S/L a peut-être fait gagner quelques points d'expérience aux jeux de la licence, mais il ne l'a pas pour autant fait évoluer.
La formule de Pokémon marche encore, mais à part proposer de nouveaux pokémons, quelques fonctionnalités et une histoire dans un nouveau lieu, il serait peut-être temps que la licence Pokémon évolue réellement et apporte quelque chose de neuf.

Cette licence aime rester dans sa zone de confort et rappeler que sa formule marche.
Rien que dans sa communication et promotion, elle s'appuie toujours sur les anciens jeux pour vendre les plus récents, comme dans cette bande-annonce (quand même très touchante) pour Pokémon S/L :



Si vous aimez cette licence, Pokémon Soleil/Lune vous plaira. Si vous ne connaissez pas encore, essayez parce que c'est un bon jeu, le parfait équilibre entre simplicité et complexité. Cet opus peut être l'occasion de découvrir la série.

C'est une licence très plaisante à jouer qui a bouleversé l'industrie du jeu vidéo et le monde en général mais si je veux jouer à Pokémon, je peux ressortir ma vieille version de Pokémon Bleu sur Game Boy et trouver un plaisir (presque) aussi important que sur le dernier jeu en date.

J'attends encore de retrouver la passion que j'avais connue lors de ma première partie, ce qui ne viendra pas de cette licence si elle continue à faire les mêmes jeux sans y amener un vrai bouleversement.


Merci d'avoir lu !
Et si vous voulez à l'occasion jouer avec moi à Pokémon Soleil/Lune, vous pouvez me contacter par MP sur Twitter pour que je vous envoie mon code ami.

L.

Commentaires

  1. Il faut dire que les jeux Pokémon ont traversé les générations, car aujourd’hui, il y a très peu de personnes qui ne connaissent pas ce jeu. Encore une fois, ton article est très détaillé et structuré. Je testerai ce jeu à l’occasion.

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